27/04/2016

Fruits, légumes et lait au programme des écoliers

Une nouvelle législation européenne permettra la distribution de fruits, de légumes et de lait dans les écoles tout au long de l’année. Le programme prévoit une aide financière qui concerne 30 millions d’enfants et 200.000 écoles.

Un tiers des enfants européens sont en surpoids ou obèses ! Alors que l’obésité infantile est croissante dans l’ensemble de l’Union, le constat sur la consommation de fruits et légumes est alarmant :

  • seuls 36% des Européens consomment les 400 g de fruits et légumes par jour recommandés par l’OMS
  • en Belgique, ce taux descend drastiquement à 12%.
  • chez les adolescents européens, la consommation moyenne varie entre 30 et 50% de la portion recommandée.

En mars dernier, sur base du "rapport Tarabella" [1], la Commission de l’agriculture a adopté un projet visant à fusionner et renforcer les programmes existants en faveur de la consommation de lait et de fruits et légumes dans les écoles. Ce sont ainsi 250 millions d’euros d’aide par an qui sont octroyés.

Le programme prévoit également d’accroître les mesures éducatives associées.

Objectifs du programme

Les objectifs du programme sont multiples :

  • promouvoir une alimentation saine dès le plus jeune âge
  • lutter contre l’obésité infantile
  • apprendre aux jeunes citoyens à connaître les aliments et leur provenance, à se familiariser avec leur goût et leur texture
  • rapprocher les jeunes consommateurs des producteurs locaux

Aussi, l’aide est assortie de conditions pour les établissements scolaires qui participeront au programme.

Les conditions du nouveau programme

Les produits éligibles

  • Priorité aux fruits et légumes frais
  • Priorité au lait avec ou sans lactose ; du lait chocolaté ou des yaourts pourront également être distribués mais seule la partie « lait » sera financée
  • Priorité aux produits locaux et régionaux, aux achats locaux, aux produits biologiques et aux circuits d’approvisionnement courts [2]

Les garde-fous

  • Pas de sucre, de sel ou de graisses ajoutés
  • Les édulcorants et les arômes artificiels sont définitivement interdits. C’est une première !

Les mesures éducatives

Les Etats-membres participants devront adopter des mesures éducatives accompagnant ces distributions dans les écoles : visites à la ferme, dégustations, réalisation de soupes, etc. L’objectif est de rapprocher les jeunes de l’agriculture.

Le projet doit permettre de faire de la pédagogie autour des fruits et légumes, d’expliquer leurs bienfaits pour la santé, d’apprendre la nature et ses saisons, mais aussi de sensibiliser sur le recyclage et le gaspillage alimentaire.

Le programme belge en chiffres

L’aide octroyée à la Belgique sera répartie entre les régions. Pour les Régions wallonne et bruxelloise, 848 écoles totalisant quelque 210.000 élèves sont parties prenantes. Pour l’ensemble des deux Régions, l’allocation 2016-2017 sera de :

  • 1,49 millions d’euros pour le programme fruits, auxquels s’ajoutent 500.000 euros financés par les Régions wallonne et bruxelloise
  • 100.000 euros pour le programme lait, montant que les Régions ont décidé de doubler par un co-financement de 100.000 euros également.

"C’est un grand pas en avant. (Et même si) le chantier pour une meilleure alimentation est loin d’être terminé (…) apprendre à manger sain et équilibré, c’est un enjeu pour la santé et l’éducation des générations présentes et à venir" conclut Marc Tarabella.

Ce programme, alliant l’éducation à l’alimentation saine au sein des écoles d’une part, et la promotion d’une agriculture plus durable et des circuits courts d’autre part, rejoint plusieurs des recommandations que nous formulions dans notre "Livre blanc" en avril 2014. Nous ne pouvons que nous en réjouir !

[1Marc Tarabella, membre du Parti socialiste belge et député européen, est notamment en charge de l’agriculture et du développement rural au sein du parlement européen.

[2A l’échelle européenne, le programme représente 385 millions de litres de lait et 65.000 tonnes de fruits et légumes. De quoi soutenir l’agriculture locale.