17/10/2016

Une taxe soda ambitieuse recommandée par l’OMS

Dans un récent communiqué, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) se positionne dans le débat de la taxation de la malbouffe en préconisant des taxes sur les boissons sucrées. L’organisation va plus loin en suggérant d’accompagner ces taxes de subventions sur les fruits et les légumes.

L’OMS rejoint ainsi l’avis que nous avions exprimé et formalisé dans notre Livre blanc, paru en avril 2014. Cela apporte de l’eau à notre moulin, ce dont nous ne pouvons que nous réjouir !

Il reste du chemin à faire chez nous

Rappelant que les boissons sucrées constituent l’un des facteurs qui contribuent à l’obésité et au diabète, l’OMS indique qu’un renchérissement de 20% du prix des boissons sucrées par des taxes pourrait réduire d’autant la consommation de ces produits.

Effectivement, pour que la demande réagisse, il faut un signal fort. C’est en cela que la taxe soda belge est totalement inefficace. Celle-ci augmente le prix des boissons sucrées de … 0,03 euro pour la bouteille de 1 litre. Notons que les britanniques ont franchi le pas avec une taxe qui prévoit une augmentation se situant entre 18 et 24 pences par litre selon la teneur en sucre (soit de 0,23 à 0,31 centimes d’euros). A la lumière de cette comparaison, on comprend que la taxe belge a été conçue de manière à ne surtout pas être ressentie par le consommateur, et n’a de santé que le nom.

Ça marche aussi dans l’autre sens

Encore plus intéressant, selon l’OMS, des subventions pour réduire de 10 à 30% le tarif des fruits frais et des légumes pourraient augmenter la consommation de ces denrées.

L’OMS recommande donc aux États une combinaison de ces deux outils économiques. Notons que ce type de taxe pourrait également s’appliquer aux produits transformés par d’industrie qui sont trop gras, trop sucrés et trop salés. Voilà qui pourrait bel est bien replacer les fruits et légumes au centre de l’assiette !

A condition que des mesures d’accompagnement de changement de comportements soient mises en place, les populations vulnérables, notamment celles à bas revenus, pourraient ainsi être les plus touchées positivement par ces mesures.