Mobiliser les prestataires de soins

Les prestataires de soins, particulièrement les médecins généralistes, ont un rôle clé à jouer dans la promotion d’une alimentation de qualité. Aussi, les sensibiliser à ce rôle et surtout les outiller pour les aider à dépasser le seul discours nutritionnel est essentiel.

En Belgique, les médecins généralistes sont en contact avec un pourcentage élevé de la population. Dans le cadre du dialogue singulier patient - médecin, la parole de ce dernier conserve une forte influence.

Quels sont les freins et comment les lever ?

Face aux difficultés à faire évoluer les comportements alimentaires de leurs patients, les médecins généralistes peuvent se sentir désarmés. Il faudrait prévoir dans leur formation de base ou continuée des modules spécifiques portant sur une approche globale, positive et non culpabilisante de l’alimentation.

Un autre frein à l’implication des généralistes est le manque de temps. En mettant à leur disposition des outils pratiques qui puissent être donnés aux patients, on les aide à aborder le sujet en consultation. Il convient de veiller à ce que ces outils soient conçus indépendamment de tout intérêt commercial, qu’il soit pharmaceutique ou diététique.

L’alimentation pourrait être abordée dans le cadre du DMG+ (volet préventif du Dossier médical global) moyennant un élargissement de la tranche d’âge concernée (45 - 75 ans) et l’ajout de questions sur les comportements alimentaires.

Comme les travailleurs sociaux, les médecins et prestataires de soins peuvent être une courroie de transmission de la sensibilisation à une alimentation à la fois responsable et vecteur de plaisir.


A lire

« En matière de consommation alimentaire, l’information ne suffit pas à modifier les comportements. La socio-anthropologie de l’alimentation apporte des éléments d’explication et suggère des pistes utiles aux professionnels de la santé ».

La Revue de la Médecine générale publiait, dans son numéro d’avril 2015 (pp. 16-18), notre article intitulé : "Comment aborder la question de l’alimentation avec les patients ? Les apports de la socio-anthropologie" dont voici un extrait.

Le système alimentaire actuel, bâti sur la production à bas coût de produits industriels transformés, engendre son lot d’effets pervers en matière de santé publique. (...) La prévention se heurte à des freins psychologiques mais également socio-culturels difficiles à déconstruire.

En réalité, le consommateur-mangeur n’est pas l’être rationnel imaginé par la théorie économique classique. Ses choix ne se limitent pas à des arbitrages mais ils s’inscrivent dans des jeux sociaux stratégiques, émotionnels et symboliques.

(...) Tenir compte des systèmes de valeurs, des goûts et des styles de vie de chaque patient est donc nécessaire pour une prévention efficace"

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