Nos recommandations
Accorder un statut particulier à l’agriculture
Les pays se dotent de politiques agricoles parce que le marché ne fonctionne pas de façon satisfaisante dans ce secteur économique différent des autres. Chaque pays ou région a besoin d’investir dans son agriculture pour assurer sa souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire de sa population. Il faut donc donner à l’agriculture et aux productions agricoles un statut particulier dans le cadre des négociations commerciales.
Garantir son indépendance alimentaire
Les puissances agricoles que sont les Etats-Unis et l’Europe ont beaucoup investi dans leur agriculture pour la moderniser, la protéger et ainsi garantir leur indépendance alimentaire. Or, nous avons assisté à une libéralisation progressive des échanges agricoles mondiaux. Si cette (...)
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Conclure des accords avec l’agro-industrie pour une meilleure qualité
Les produits industriels sont souvent trop gras, trop sucrés et/ou trop salés. L’industrie alimentaire a sa part de responsabilité dans la malbouffe : les autorités doivent conclure des accords volontaires toujours plus ambitieux avec le secteur pour diminuer la teneur en graisse, sucre et sel des produits transformés.
Les liens alimentation - santé
Après le tabac et l’hypertension, l’obésité et le surpoids constituent selon l’OMS le 3e facteur de risque de mortalité dans les pays riches, sans parler des discriminations sociales qui en découlent. À part le tabagisme, ces facteurs de risque sont étroitement liés à l’alimentation et à (...)
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Etudier l’intérêt de taxer la malbouffe
Une manière souvent envisagée et parfois mise en œuvre pour diminuer les teneurs en sucre, sel et graisse des produits alimentaires transformés est l’application d’une taxe nutritionnelle. Cet outil intéressant constitue un signal à la fois pour le consommateur et pour les producteurs. Il risque cependant d’entrainer des effets pervers. Il convient donc de poursuivre la réflexion sur l’opportunité d’appliquer une telle taxe.
Des effets pervers …
En Belgique, le projet avait été étudié par la Ministre de la Santé publique du Gouvernement Di Rupo puis mis de côté. L’imposition d’une telle taxe présente en effet plusieurs inconvénients. Premièrement, il est difficile de prévoir la manière dont réagirait la demande et rien ne garantit que les (...)
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Améliorer l’étiquetage des produits préemballés
Le nouveau règlement européen (2014) en matière d’étiquetage est porteur de plusieurs améliorations. Cependant, l’information sur la composition nutritionnelle et sur l’origine des denrées préemballées doit encore être renforcée. Les étiquettes doivent également devenir plus lisibles et plus claires.
Du nouveau pour l’étiquetage en Europe
Un nouveau règlement européen en matière d’étiquetage nutritionnel entre en vigueur en 2014. Le but étant de mettre à disposition des informations cohérentes sur les produits alimentaires, cela devrait contribuer à une plus grande sensibilisation et à une meilleure utilisation des (...)
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Réorienter les contrôles de l’AFSCA
La complexité des circuits commerciaux, la multiplication des acteurs et la récurrence des scandales alimentaires appellent à réorienter les contrôles de l’AFSCA : vigilance accrue sur la fraude alimentaire et à l’étiquetage et plus de souplesse à l’égard des petits transformateurs.
La sécurité de la chaîne alimentaire
L’Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire (AFSCA) contrôle l’ensemble de la chaîne alimentaire. Le règlement européen impose à chaque entreprise un contrôle en continu de sa production via des autocontrôles ainsi qu’une traçabilité efficace. Les “autorités nationales, en (...)
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Réguler l’influence des lobbies agro-industriels
Très bien implanté dans les institutions de l’Union Européenne, le lobbying influence la législation, notamment celle qui a trait à notre alimentation. Pour favoriser l'accès de tous à une alimentation de qualité, il faut poursuivre les efforts pour plus encadrer et mieux réguler l’influence des lobbies agro-industriels.
Le lobbying est très bien ancré dans les institutions de l’Union Européenne.
En effet, le nombre de lobbyistes se situe “entre 15 000 et 30 000, selon les estimations. Il y a un quart de siècle, lorsque la CEE comptait douze membres, moins de 700 lobbyistes fréquentaient les institutions européennes” [6].
“Les (...)
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Accords de libre-échange : éviter un abaissement des normes
Des accords de libre-échange (ALE) bilatéraux entre l’Union Européenne et ses partenaires commerciaux font l’objet de négociations. C’est le cas actuellement du Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP).
Les règlements de l’UE comptant parmi les plus sévères dans le monde, il convient de veiller à ce que ces accords ne débouchent pas sur un abaissement des normes de protection des consommateurs et de l’environnement.
Risque d’abaissement des normes
La politique de sécurité alimentaire de l’UE englobe les chaînes alimentaires humaines et animales. Elle fournit une vaste législation et décrit la responsabilité des producteurs et des fournisseurs dans le maintien de la qualité de l’alimentation. Les règlements de l’UE comptent parmi les (...)
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Soutenir les circuits courts
Les circuits courts offrent de nombreux avantages : qualité nutritionnelle souvent supérieure (fruits et légumes plutôt que plats transformés), juste rémunération du producteur, emploi local, impact environnemental plus faible (produits locaux, moins d’intrants, saisonnalité ...).
Les soutenir en rapprochant consommateurs et producteurs via des circuits de commercialisation courts, locaux et régionaux constitue un axe clé d’une politique alimentaire intégrée visant un accès de tous à une alimentation de qualité.
Exemple d’initiative de la Région wallonne, le site www.lecliclocal.be est une plateforme qui permet aux collectivités publiques de commander des produits locaux dans le respect des règles de marché public. Les circuits courts, c’est…
Les circuits de commercialisation courts comprennent les marchés, les ventes à la (...)
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Protéger et identifier les aliments locaux de qualité
Protéger les productions alimentaires locales de qualité et renforcer la communication sur les signes d'identification de la qualité et de l'origine est une piste évidente de promotion de notre agriculture et de soutien à nos agriculteurs.
C’est une évidence économique : nos agriculteurs ne survivront que si les produits qu’ils proposent sont de qualités supérieures, si leur valeur ajoutée est réelle. La Région wallonne doit promouvoir davantage toutes les filières qualitatives en soutenant les producteurs et en fournissant clairement aux consommateurs les (...)
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Soutenir la transition vers une agriculture plus durable
L’agriculture doit pouvoir produire des aliments de haute qualité dans le respect de l’environnement et des droits humains et sociaux. Cette direction semble renforcée dans la nouvelle Politique Agricole Commune, même si l’on voudrait que ce soit de manière plus marquée.
Concrètement au niveau régional, il faut financer et soutenir plus intensément la recherche en agro-écologie, les formes plus durables d’agriculture, les structures collectives de production et de distribution et les circuits de commercialisation courts.
Une alimentation de qualité ne peut en effet exister et être accessible à tous que dans le cadre de politiques agricoles durables. L’agriculture doit pouvoir produire des aliments de haute qualité dans le respect de l’environnement et des droits humains et sociaux. Conditions pour une transition vers une agriculture (...)
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Informer sur l’éthique et l’environnement
Fournir plus d'informations sur les dimensions environnementales et sociales des produits contribuerait à l’éducation à la consommation durable et à donner les informations nécessaires pour faire des choix éclairés.
Les impacts des produits alimentaires sur l’environnement "du berceau à la tombe" (production, transformation, transport, distribution, déchets) et les conditions dans lesquelles les travailleurs interviennent aux différents niveaux de la chaîne doivent être renseignés sur les produits. Modalités à définir
En France, (...)
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Garantir l’accès aux graines et préserver la variété des aliments
Garantir la liberté d’accès à toutes les graines et large variété d’espèces végétales et animales devraient favoriser l’accès à une alimentation de qualité à condition également que les consommateurs soient sensibilisés aux qualités nutritionnelles et gustatives des variétés anciennes et courantes, quel que soit leur aspect.
Quelques multinationales du secteur de l’agro-industrie cherchent à concentrer le marché des semences, à en détenir le monopole et donc à entièrement le contrôler. Une telle évolution mettrait en danger la souveraineté alimentaire de nombreux pays – singulièrement les plus pauvres.
L’Europe doit absolument s’opposer à cette (...)
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Lancer des campagnes alimentation - plaisir
L’éducation à l’alimentation s’appuie souvent sur des recommandations nutritionnelles telles que “Mangez 5 légumes/fruits par jour”, “Ne mangez ni trop gras, ni trop sucré, ni trop salé”, etc.
L’enquête Thermomètre Solidaris sur l’alimentation démontre que ces messages, bien connus, engendrent une certaine confusion et de la culpabilité, surtout chez les catégories sociales défavorisées.
Communiquer sur une alimentation équilibrée devrait avoir pour objectif “d’apporter de la cohérence, de redonner du sens et de rappeler quelques fondamentaux sans culpabiliser ni être prescriptif” [22]. Pourquoi ?
Les considérations diététiques ne tiennent compte que du facteur biologique or, “tout mangeur est intégré à (...)
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Lancer des campagnes ciblées sur le public défavorisé
En termes d’alimentation, les campagnes d’information qui s’adressent à l’ensemble de la population influencent peu les comportements des populations les plus à risque. “Elles peuvent même augmenter les inégalités de santé en étant bien plus efficaces dans les milieux aisés que dans les milieux défavorisés” [26].
Aussi, lancer des campagnes de sensibilisation spécifiques, ciblées sur les publics défavorisés, est une mesure très concrète qui peut être prise facilement pour favoriser l’accès de ces publics à une alimentation de qualité.
Comme pour les campagnes "tous publics", elles doivent être conçues avec une vision globale de (...)
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Mobiliser les travailleurs sociaux
Pour être efficaces, les campagnes d’information et les recommandations en matière d’alimentation doivent être relayées sur le terrain.
Les travailleurs sociaux au sens large, particulièrement les assistants sociaux et les aides familiales, par leur proximité avec des publics souvent précarisés, pourraient jouer un rôle dans la transmission d’informations et le soutien aux familles pour une alimentation de qualité. Sensibiliser les travailleurs sociaux, (...)
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Parler d’alimentation à l’école et en milieu extrascolaire
L’école est évidemment un lieu privilégié pour parler de la santé et de l’alimentation. Le milieu préscolaire peut également investir l’éducation au goût des enfants en bas âge. A notre époque où le surpoids et l’obésité touche de plus en plus de jeunes, renforcer la promotion de la santé et de l’alimentation de qualité dès le plus jeune âge est plus que jamais nécessaire.
L’alimentation ne doit pas uniquement être envisagée sur le seul plan nutritionnel mais bien de manière globale.
L’information, la sensibilisation et l’éducation à l’alimentation peuvent se faire : dans le cadre des cantines scolaires dans le cadre d’activités scolaires et extrascolaires (ateliers cuisine, jardinage, (...)
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Redévelopper la culture alimentaire et sa transmission
Redévelopper une culture alimentaire et favoriser la transmission familiale des habitudes culinaires saines constitue un des nombreux leviers à actionner pour promouvoir l’alimentation de qualité et induire des changements de comportement.
Le milieu social d’origine joue un rôle non négligeable dans l’apparition de certaines habitudes. En effet, elles ne résultent pas uniquement des comportements et styles de vie personnels, mais également des influences sociales et communautaires, et même des conditions de vie et de travail. Une transmission culinaire (...)
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Soutenir et promouvoir les jardins collectifs et individuels
Encourager les jardins collectifs et individuels constitue un levier très intéressant en vue d’améliorer l’accès à une alimentation de qualité, en particulier pour les ménages défavorisés.
Les jardins communautaires sont des projets collaboratifs. Ils constituent un bon moyen d’éduquer et de sensibiliser les participants (qui partagent l’entretien ainsi que les récoltes de ces jardins) à une alimentation de qualité.
De même que les jardins collectifs, un jardin potager individuel peut également être une (...)
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Mettre en place un Conseil de l’alimentation de qualité
Un Conseil de l’alimentation de qualité doit être mis en place afin de coordonner une réelle politique de l’alimentation qui intègre toutes les politiques sectorielles pertinentes pour l’accès à une alimentation de qualité pour tous.
Intégrer les politiques sectorielles
Il n’existe pas en Belgique de réelle politique de l’alimentation or de nombreux domaines déterminent l’accès à une alimentation de qualité. Les secteurs tels que l’agriculture ou la sécurité de la chaine alimentaire jouent un rôle évident. Cependant, de nombreux autres déterminants de (...)
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Agir sur l’alimentation dans les collectivités publiques et privées
Encourager l'alimentation de qualité dans les collectivités publiques ou privées (restauration collective autogérée ou déléguée) constitue un levier d’actions important pour améliorer l’accès de tous à une alimentation de qualité.
En effet, les dépenses en restauration hors domicile représentent en Belgique un cinquième des dépenses des ménages en aliments et boissons [38]. Cela regroupe l’horeca et restauration collective (cantines scolaires, d’entreprise, d’hôpitaux, de homes, …), sans oublier les restaurants sociaux. Conditions nécessaires pour (...)
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Lutter contre la dénutrition des personnes âgées en MR et MRS
Améliorer la qualité des repas en maisons de repos et maisons de repos et de soin pour lutter contre la dénutrition des personnes âgées
Avec le vieillissement de la population dans nos pays, la dénutrition chez les personnes âgées est devenue une préoccupation majeure de santé publique. Afin de prévenir le risque de dénutrition, il convient de garantir aux seniors qui vivent en MR et MRS une alimentation diversifiée, de qualité et en quantité suffisante, source de plaisir et de convivialité ainsi que de leur permettre de se réapproprier les repas.
La dénutrition, "déficit d’apports nutritionnels, en termes de calories et/ou de nutriments et micronutriments" [41] augmente la vulnérabilité des personnes âgées face au risque de chute et vis-à-vis des maladies. Une efficacité démontrée
Une recherche française a montré que l’amélioration organoleptique des plats et (...)
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Améliorer le cadre de prise de repas en collectivités
Des efforts doivent être fournis pour améliorer les conditions dans lesquelles les repas sont pris en restauration collective. L’environnement sonore, la décoration, le temps consacré au repas (et donc l’organisation du travail ou les rythmes scolaires) sont autant d’éléments sur lesquels travailler.
La collaboration et la participation active des usagers (enfants, jeunes, personnes handicapées, seniors, travailleurs…) à l’organisation des repas et à l’aménagement des espaces où ils sont pris permet de susciter leur adhésion. Cadre et ambiance font beaucoup à l’affaire
La manière dont sont pris les repas, à savoir (...)
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Améliorer l’offre alimentaire à proximité des écoles
Des études ont montré l’influence des fast-foods à proximité des écoles sur le taux d’obésité chez les étudiants. Comme pour le tabac et l’alcool, les politiques d’aménagement du territoire peuvent donc influencer favorablement l’accès à une alimentation de qualité et à la santé en réglementant l’installation des commerces de restauration aux abords des écoles.
Trop près des écoles !
Les fast-foods s’implantent là où existe une demande et force est de constater que les jeunes alimentent fortement celle-ci. Les jeunes consommateurs ont accès à la "malbouffe" via différentes sources. Néanmoins, la présence de restaurants rapides à proximité des écoles expliquerait en partie la (...)
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Renforcer l’accès financier à l’alimentation de qualité
L’accès à l’alimentation de qualité est financièrement difficile voire impossible pour les personnes pauvres ou en situation précaire. Le favoriser est une nécessité. Ce doit être l’une des priorités d’une politique alimentaire pour réduire les inégalités sociales de santé.
Aussi, il convient de renforcer les systèmes et les niveaux de protection sociale pour combattre le manque d’accès financier à une alimentation de qualité.
En effet, le modèle d’écrasement des prix a largement montré ses limites. Il est synonyme d’exploitation ouvrière, d’agriculture intensive – avec tous les travers qu’on (...)
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Améliorer l’approvisionnement de l’aide alimentaire
Le secteur de l’aide alimentaire est grandement dépendant des dons. Les acteurs du secteur mettent en avant les difficultés de garantir un approvisionnement stable. Mais ils évoquent aussi le besoin d’améliorer la qualité de cet approvisionnement en prenant en compte également les dimensions de diversité, de plaisir et de dignité.
Les fruits et légumes frais sont par exemple trop peu présents. Les programmes alimentaires d’urgence pourraient améliorer l’accès de leurs bénéficiaires à ces produits, en "établissant des partenariats avec des détaillants locaux, des marchés de producteurs et autres fournisseurs de fruits et légumes.
Ils peuvent également (...)
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Distribuer des chèques fruits et légumes
Certaines dépenses en alimentation constituent des marqueurs des inégalités de consommation. Les fruits et légumes en font partie : les ménages les plus pauvres sont ceux qui en consomment le moins.
Distribuer des chèques fruits et légumes pour les ménages en difficultés financières constituerait un levier indéniable à leur consommation.
Comme suggéré dans le PNNS (Programme national nutrition santé) français, il faut envisager la mise en œuvre des "opérations de bons d’achat de fruits et légumes, ciblées si possible sur les populations faibles consommatrices, afin d’encourager la découverte de ces produits" [50]
Efficacité prouvée
L’efficacité de ce (...)
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Réduire le gaspillage alimentaire des ménages
Eviter le gaspillage des aliments est un bon moyen pour les consommateurs de réduire les dépenses inutiles au profit de la qualité de leurs achats alimentaire. Mais il faudra bien souvent les sensibiliser et outiller les gens pour lutter contre le gaspillage
Le gaspillage alimentaire s’opère tout au long de la chaine alimentaire : au niveau de la production, de la transformation, de la distribution et de la consommation.
Les consommateurs ne sont donc pas les seuls responsables.
Néanmoins, si l’on extrapole les chiffres fournis par les intercommunales wallonnes de (...)
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