Normes, règlementations et contrôles

Les règlements de l’UE pour garantir notamment la qualité chimique et microbiologique des produits comptent parmi les plus sévères, mais des efforts restent à faire. De trop nombreuses incertitudes persistent : effets à long terme et « cocktails » des pesticides, scandales à répétition de fraude alimentaire, conflits d’intérêts, allongement de la chaîne de production, …

Le Thermomètre 4 de Solidaris - Mutualité Socialiste indique que 7 personnes sur 10 déclarent ne vraiment plus très bien savoir ce qu’elles achètent comme produits alimentaires en raison de la méconnaissance des traitements subis, de l’origine des produits,…

Les consommateurs ont exprimé leur inquiétude sur l’innocuité des additifs alimentaires, des résidus chimiques des produits agricoles et vétérinaires, des contaminants biologiques, chimiques et physiques, de la contamination radioactive et des pratiques non contrôlées et inacceptables pendant la manutention et la transformation des denrées alimentaires pouvant conduire à l’introduction de dangers alimentaires, et ce tout au long de la chaîne alimentaire, de la production primaire jusqu’au consommateur.

Qu’est-ce qu’un danger alimentaire ?

Un danger se définit comme tout agent biologique, chimique ou physique dans un aliment, ou la condition d’un aliment pouvant causer des effets néfastes à la santé. Les dangers alimentaires peuvent donc être classés en trois catégories : physique, chimique et biologique.

Les dangers physiques (présence de pierres dans le riz ; d’os dans la viande désossée, etc.) sont les plus simples à comprendre.
Mais l’impact des dangers chimiques et biologiques sur la santé humaine est beaucoup plus difficile à appréhender, à cause de la complexité de leurs interactions avec la physiologie humaine et l’absence de données scientifiques pouvant confirmer certaines théories. La réaction humaine aux maladies ou à des agents qui engendrent des réactions néfastes dépend de plusieurs variables, généralement liées entre elles. Qui plus est, les conséquences sur la santé des personnes dépendent de celles-ci : elles peuvent être graves pour certaines, un peu moins pour d’autres, voire inexistantes (Commission du Codex Alimentarius - OMS-FAO)

La politique de sécurité alimentaire…

La politique de sécurité alimentaire de l’UE englobe les chaînes alimentaires humaines et animales. Elle fournit une vaste législation et décrit la responsabilité des producteurs et des fournisseurs dans le maintien de la qualité de l’alimentation. Les règlements de l’UE comptent parmi les plus sévères dans le monde [1]. Ces normes garantissent la disponibilité de produits de qualité du point de vue chimique et microbiologique.

…et les incertitudes subsistantes

De trop nombreuses incertitudes persistent. Par exemple, les effets à long terme ou retardés des pesticides sur la santé sont une préoccupation croissante des autorités sanitaires et éveillent de nombreuses inquiétudes de la part du grand public.

Celles-ci ne pourront être levées que par des études rigoureuses utilisant des mesures spécifiques et sensibles des expositions, d’une part, et des effets sanitaires, y compris à des stades précoces, d’autre part. À ce jour, les atteintes de la fonction de reproduction, les troubles neurologiques et les pathologies cancéreuses sont les effets sanitaires les plus fréquemment évoqués en relation avec des expositions chroniques aux pesticides [2].

Un principe : la précaution

Les difficultés inhérentes aux études destinées à confirmer ou infirmer les risques pour la santé ne doivent pas laisser croire qu’il n’y a pas d’effets parce qu’on ne peut pas conclure. D’ici là, le principe de précaution incite à privilégier l’usage de substances à courte durée de vie, peu rémanentes dans l’environnement et de faible toxicité aiguë.

[2Luc Multigner, INSERM, 2005 - "Effets retardés des pesticides sur la santé humaine"