La FEVIA appelle au débat sur l’alimentation et la santé ? Nous répondons présents !
Dans un communiqué de ce jeudi 5 mars [1], la Fédération belge de l’industrie alimentaire (FEVIA) plaide pour un débat sociétal plus large sur l’alimentation et la santé. Cet appel fait suite aux nouvelles recommandations publiées la veille par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), appelant à limiter la consommation de sucres. [2]
Tout en saluant l’appel à la concertation de la FEVIA, Solidaris rappelle que ses efforts ne sont pas assez ambitieux en ce qui concerne la reformulation des produits mais également en matière d’étiquetage. [3]
COMMUNIQUE DE PRESSE - SOLIDARIS
Bruxelles, le 9 mars 2015
La Fédération belge de l’Industrie alimentaire (FEVIA), avance dans un communiqué que "le vrai défi est de stimuler les consommateurs à trouver un équilibre entre l’ingestion de nutriments et de calories et la dépense énergétique" et demande aux autorités de réunir les parties concernées par ce débat pour y collaborer de manière constructive.
Solidaris répond favorablement à cet appel à la concertation. C’est dans ce sens qu’elle avait organisé, au printemps 2014, le colloque du Thermomètre Solidaris intitulé "Vers une politique concertée de l’alimentation en Belgique. Quels enjeux, quelles priorités ?" auquel d’ailleurs la FEVIA a été conviée et a participé en tant qu’intervenant.
Une alimentation de qualité passe par une information claire et honnête
La FEVIA a aussi rappelé les efforts consentis par l’industrie pour améliorer l’offre alimentaire notamment en matière de marketing, de publicité à destination des enfants, de packaging et d’étiquetage.
Néanmoins, pour Solidaris, ces efforts ne sont pas assez ambitieux en ce qui concerne la reformulation des produits d’une part, mais également en matière d’étiquetage. La FEVIA est en faveur du système des GDA (Guideline Daily Amounts ou, en français, repères nutritionnels journaliers) qui évite l’utilisation d’un code couleur (rouge pour les produits à haute teneur en sel et vert pour ceux qui en comptent moins par exemple) pour avertir le consommateur de la teneur en sucre, graisse et sel notamment. L’industrie avance des raisons économiques et invoque la responsabilisation des consommateurs. En cela, l’industrie ne joue pas le jeu d’une information claire et honnête au regard par exemple des portions de référence qui servent à exprimer les repères nutritionnels journaliers. Il suffit de voir les portions de céréales prises comme référence (30 g) qui sont largement en deçà de ce qui est consommé lors d’un petit déjeuner.
De plus, l’alimentation est un domaine très marqué par les inégalités sociales qu’il convient de prendre en compte quand on désire faire évoluer les habitudes de consommation. Pour Solidaris, la seule information ou « bonne volonté » du consommateur ne suffit pas à modifier des comportements alimentaires installés durant plusieurs décennies sur base d’une offre alimentaire agro-industrielle. Tous les acteurs doivent prendre leurs responsabilités face au phénomène de la malbouffe en Belgique.
Poursuivons le débat !
Afin de débattre de ces questions, Solidaris a développé la plateforme www.alimentationdequalite.be. Tous les acteurs ne manqueront pas d’y être conviés, au premier rang desquels l’industrie alimentaire. Cette concertation a pour objectif de constituer un embryon de Conseil de l’alimentation rassemblant tous les acteurs du système alimentaire : des producteurs aux consommateurs en passant par les représentants de la santé, du social ou encore de l’environnement. Un tel Conseil fait encore malheureusement défaut dans notre pays.
Plus d’infos
Le Livre blanc « Pour un accès de tous à une alimentation de qualité » de Solidaris avance de nombreuses pistes. [Téléchargement]
Contact presse
Claire Huysegoms, porte-parole de Solidaris, 0479 61 67 81, claire.huysegoms@mutsoc.be
[3] Voir notamment à ce propos nos articles sur les positions de la Fevia concernant l’étiquettage nutritionnel et la traçabilité de la viande dans les produits transformés.