Solidaris recommande un tax shift de la TVA sur les produits sains pour contrer l’obésité
La mutualité socialiste Solidaris défend l’idée d’une taxe sur la malbouffe à condition qu’elle soit accompagnée d’une baisse de la TVA sur les produits sains. Cette proposition fait partie des recommandations phares de la mutualité pour prévenir l’obésité en Belgique, où près d’un adulte sur deux est en surpoids. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tirait mercredi la sonnette d’alarme [1] face au risque d’"épidémie d’obésité" en Europe d’ici 2030.
© Agence Belga • 7 mai 2015
Solidaris n’est pas contraire à l’idée d’agir fiscalement pour inciter à manger mieux, et lutter de la sorte contre l’obésité. Toutefois, une augmentation seule de la TVA sur les produits alimentaires trop gras, trop sucrés, trop salés devrait être compensée par une baisse de la TVA sur les produits sains, comme les fruits et légumes.
La mutualité socialiste estime en effet qu’une taxe sur la malbouffe pénaliserait surtout les ménages les plus défavorisés, sans pour autant induire de changement de comportement alimentaire.
"Il faut un incitant pour manger plus sain avec un vrai différentiel de prix pour les consommateurs, d’où l’idée d’un tax shift", explique Martin Biernaux, responsable de projet à l’Union Nationale des Mutualités Socialistes. Il évoque une "neutralité budgétaire" puisque la recette fiscale générée devrait être entièrement recyclée en une diminution des taxes sur les fruits et légumes frais.
La mutualité socialiste évoque d’autres pistes à suivre pour lutter efficacement contre l’obésité en veillant par exemple à un étiquetage plus simple des produits préemballés, ou en supprimant les distributeurs de snacks et sodas dans les écoles. Solidaris regrette de manière générale l’absence d’une réelle politique de l’alimentation en Belgique, et plaide pour l’établissement d’un Conseil de l’alimentation afin d’agir de manière concertée à cet égard.
Environ 14% des adultes belges sont obèses, et 34% sont en surpoids, selon l’enquête de santé 2013 de l’Institut scientifique de Santé publique.
En 2010, le Danemark avait été le premier pays à introduire une taxe sur les graisses, pour la supprimer deux ans plus tard. La taxe, impopulaire, n’avait pas induit de changement de comportement alimentaire, et avait poussé les Danois à réaliser leurs achats en Allemagne ou en Suède.
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