Accorder un statut particulier à l’agriculture

Les pays se dotent de politiques agricoles parce que le marché ne fonctionne pas de façon satisfaisante dans ce secteur économique différent des autres. Chaque pays ou région a besoin d’investir dans son agriculture pour assurer sa souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire de sa population. Il faut donc donner à l’agriculture et aux productions agricoles un statut particulier dans le cadre des négociations commerciales.

Garantir son indépendance alimentaire

Les puissances agricoles que sont les Etats-Unis et l’Europe ont beaucoup investi dans leur agriculture pour la moderniser, la protéger et ainsi garantir leur indépendance alimentaire. Or, nous avons assisté à une libéralisation progressive des échanges agricoles mondiaux. Si cette libéralisation n’est pas à l’origine de la faim dans le monde, elle en constitue néanmoins un facteur aggravant. “Aussi, l’agriculture, du fait de ses spécificités et des conditions objectives actuelles, n’a-t-elle rien à gagner à être une monnaie d’échange au sein des négociations de l’OMC” [1].

A chacun sa politique agricole

Afin de ne pas entraver la souveraineté alimentaire des pays avec lesquels le commerce s’effectue (ce qui relève des obligations découlant du droit à l’alimentation), mais également de préserver son propre secteur agricole, l’Union Européenne doit accorder un statut particulier à l’agriculture et aux échanges agricoles dans le cadre des négociations commerciales. Chaque pays doit avoir le droit de définir sa propre politique agricole et alimentaire.

La production et les échanges agricoles internationaux doivent faire l’objet d’un accord international qui prend ses distances par rapport à la marche forcée vers la libéralisation voulue par l’OMC.

[1Hacquemand, J., (2008), "Faim dans le monde et politiques agricoles et alimentaires : bilan et perspectives", Notes d’IÉNA, Informations du Conseil économique et social, n°301, 16 mai 2008, p.2 et 3.