Politique alimentaire

Notre système agro-alimentaire délivre certes de la nourriture à faible coût financier mais à un coût élevé pour l’environnement, la santé humaine et le bien-être animal.

Il n’a donc pas su assurer l’accès de tous à une alimentation de qualité, c’est-à-dire disponible à proximité de chez soi, économiquement accessible, diététiquement suffisante et équilibrée, respectueuse des travailleurs et de l’environnement.

Pire, le système alimentaire mondial contribue à l’augmentation des maladies chroniques dans le monde entier et menace ainsi la productivité globale ainsi que la durabilité des systèmes de santé [1].

Deux objectifs : améliorer la qualité de l’alimentation et son accessibilité

Les inégalités sociales d’accès à une alimentation de qualité, les inégalités de santé qui en découlentet la non durabilité du système alimentaire actuel exigent la mise en oeuvre d’actions visant à améliorerla qualité de l’alimentation et son accessibilité.

Une alimentation de qualité doit être diététiquement suffisante et équilibrée, agréable pour les sens, sûre et respectueuse de l’environnement et des travailleurs. Plutôt que de les opposer, la qualité de l’alimentation doit associer les préoccupations sanitaires, sociales et environnementales. Les déterminants de l’accessibilité sont multiples et variés : l’adoption d’une telle alimentation ne relève pas de la seule volonté individuelle mais bien d’une responsabilité largement collective.

Comment agir ?

Notre Livre blanc met en avant 35 recommandations qui devrait permettre d’améliorer la politique alimentaire au profit des populations et de leur environnement en agissant tant sur l’offre que sur la demande.

Tous les acteurs du monde politique mais aussi du secteur de la production alimentaire et de la société civile sont concernés. Chacun à son niveau peut prendre des décisions, initier de nouvelles pratiques ou mener des actions qui, en convergeant, feront bouger les lignes et amélioreront l’accès à une alimentation de qualité pour tous.

Des actions intégrées dans une politique globale et transversale

Comme l’indiquent la multitude et la variété des déterminants de l’accès à une alimentation de qualité, les actions à envisager relèvent de domaines de compétences très variés. Mais des actions entreprises séparément risquent de se révéler inefficaces. Pire, elles pourraient se contrecarrer entre elles.

La mise en oeuvre de ce droit fondamental à l’alimentation de qualité passe par un ensemble d’actions concourant à une stratégie globale, à une réelle politique de l’alimentation intégrée et transversale.

Parmi nos recommandations, la mise en place d’un Conseil de l’alimentation indépendant, chargé de coordonner une réelle politique alimentaire est nécessaire. Adopter une loi-cadre et renforcer les moyens du PNNS (Plan national nutrition et santé) font également partie des préalables à un travail en profondeur dans notre pays.

[1Lang, T., Barling, D., & Caraher, M. (2009). “Food Policy : integrating health, environment and Society”, Oxford University Press, Oxford.