Agir sur l’alimentation dans les collectivités publiques et privées

Encourager l’alimentation de qualité dans les collectivités publiques ou privées (restauration collective autogérée ou déléguée) constitue un levier d’actions important pour améliorer l’accès de tous à une alimentation de qualité.

En effet, les dépenses en restauration hors domicile représentent en Belgique un cinquième des dépenses des ménages en aliments et boissons [1]. Cela regroupe l’horeca et restauration collective (cantines scolaires, d’entreprise, d’hôpitaux, de homes, …), sans oublier les restaurants sociaux.

Conditions nécessaires pour des changements durables dans les cantines

Des expériences ont montré qu’il est possible d’améliorer l’offre dans les collectivités sans réel surcoût. Mais certains obstacles sont indéniables qu’il conviendra de lever.

  • Premièrement, la mise en place de cantines durables nécessite à court terme un accompagnement qui génère inévitablement des frais.
  • A plus long terme, il faut également la désignation d’un porteur de projet et un réel engagement, notamment de la part des responsables des achats et du personnel de cuisine, qu’il importe de former.
  • Un travail de sensibilisation auprès des consommateurs (et des parents le cas échéants) doit également être entrepris pour faciliter le changement de leurs habitudes alimentaires et susciter leur adhésion.
  • Enfin, les règles de l’AFSCA devraient être adaptées pour permettre la transformation sur site.

Avantages de repas collectifs de meilleure qualité

Des repas de meilleure qualité, équilibrés et variés, favorisent la découverte des saveurs et une éducation au goût.

Les cuisines autogérées et le travail du frais méritent une attention particulière car elles sont profitables à la qualité des repas et à l’emploi local, non délocalisable et peu qualifié. La restauration autogérée permet également une implication plus directe dans les choix des repas proposés et des produits qui les composent [2].

En plus des bénéfices en terme de santé, l’instauration de partenariats entre fermes et institutions pour faciliter l’accès aux produits frais, permettrait aux fermes de la région de vendre leurs fruits et légumes directement aux collectivités [3]. Ceci permettrait donc de soutenir les circuits de commercialisation courts, bénéfiques pour les producteurs, les consommateurs et l’environnement.

[1Observatoire de la Consommation Alimentaire, (2011), "Dossier thématique : Evolution des dépenses pour la restauration hors domicile (RHD)", Unité d’Economie et Développement rural Unité de Statistique, Informatique et Mathématiques appliquées, janvier 2011.

[2Thierry, D., (2014), "Favoriser l’accès pour tous à une alimentation de qualité, saine et équilibré", Projet d’avis, Conseil Economique, social et environnemental, Paris, 46p.

[3Grimma K. A., Wrighta D. S., Kima S. A., Foltzab J., (2013), "Les stratégies américaines pour augmenter la consommation de fruits et légumes", Equationutrition, n° 133 - Juillet/Août 2013 - p. 2.